Bakari GUEYE

La Mauritanie représentée aux 45èmes assises de l’UPF

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Crédit photo: MT

Les 45èmes assises de l’Union Internationale de la Presse Francophone(UPF) se tiennent présentement à Madagascar où M. Madiambal Diagne, Président de l’UPF a ouvert les travaux à Antsirabe (Madagascar).

Ces assises sont honorées par la présence de Michaëlle Jean , Secrétaire générale de la Francophonie, de Noro Razafimandimby, Présidente de l’UPF Madagascar,et du Président malgache Hery Rajaonarimampianina.

Le thème de ces assises est : « l’Economie des médias dans les pays en développement. »

A noter que la Mauritanie est représentée à ces assises par Maria Traoré et Cheikh Haidara, respectivement présidente et Secrétaire Général de la section UPF Mauritanie.

Cette section qui compte 7 membres a été mise en place en mars dernier suite à une assemblée générale.

Au cours de ses assises, la section Mauritanie à l’instar de toutes les autres sections va présenter son rapport d’activités.

Bakari Guèye


Mauritanie : une justice à deux vitesses

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Crédit photo: RIM 24

L’ « affaire des émeutes du Ksar » intervenue le 29 juin dernier et dont le verdict est tombé le 18 Août 2016 continue à défrayer la chronique.

Cette affaire a vu les 23 prévenus – dont la plupart seraient étrangers à ces événements – condamnés à de lourdes peines de prison (jusqu’à 15 ans pour certains), a suscité l’émoi des organisations nationales de défense des droits de l’homme (donc non affiliés au pouvoir) ainsi que de la communauté internationale.

C’est ainsi que l’Union Européenne et les Etats-Unis, entre autres, Amnesty International, la RADHO… tous ont exprimé leur indignation face à ce simulacre de procès. Les avocats de la défense, ont très vite choisi la politique de la chaise vide pour ne pas cautionner ce qu’ils estimaient n’être qu’une parodie de justice.

Plus grave encore, les différents partenaires de la Mauritanie susmentionnés et les organisations de défense des droits humains ont vivement condamné les actes de torture auxquels auraient été soumis les personnes jugées et ce, au cours de leur détention dans les geôles de la police judiciaire, avant le procès.

Pourtant, la Mauritanie est signataire de conventions internationales interdisant la torture, de plus, le gouvernement a récemment instauré un Mécanisme National de Prévention contre la torture(MNP), son président et ses membres ont été nommés en avril dernier mais ils n’ont pas levé le plus petit doigt pour dénoncer ce qui vient de se passer, pas plus d’ailleurs que la pompeuse Commission Nationale des Droits de l’Homme(CNDH) dont les missions inutiles à l’étranger coûtent des fortunes au contribuable mauritanien.

Fidèle à sa piètre politique en matière de communication, le pouvoir a attendu près d’une dizaine de jours après l’énoncé du verdict pour publier ce vendredi, par l’entremise du Parquet Général, un communiqué laconique et peu convaincant affirmant sans arguments crédibles que ce procès était « équitable et transparent ».

Il s’agit là d’un communiqué désespéré qui passera inaperçu face au déluge de condamnations et de réprobations qui continuent à fuser de tous les coins du globe.

Une fois de plus, la justice mauritanienne s’est distinguée par sa singularité et son inféodation au pouvoir exécutif.

Et cela est d’autant plus plausible que les personnes jugées étaient pour la plupart des militants antiesclavagistes, membre de l’ONG  » l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste » (IRA) qui rend la vie de plus en plus dure au pouvoir en place. Et ce dernier, le lui rend bien en utilisant la justice pour tenter de décapiter cette foudre de guerre.

Sinon comment comprendre un verdict aussi dur -et encore, le parquet le juge clément- pour des gens dont certains seraient innocents.

En effet, même dans les procès rocambolesques des grands trafiquants de drogue jugés à Nouakchott, on n’avait jamais vu des peines aussi lourdes.

On n’oublie pas non plus les affaires aussi graves dont les auteurs sont des fils à papa, des affaires portées régulièrement devant les juridictions et que nos juges, gracieusement payés à nos frais (ce sont les fonctionnaires les mieux payés), s’empressent, sur des ordres venus d’en haut, de classer sans suite. Les exemples sont légion.

Quand à la torture, il va falloir du temps pour rééduquer nos hommes de loi, qui, le plus souvent, ne comprennent que le langage de la violence.

Dans nos commissariats, la gifle, le coup de pied ou de matraque sont des codes de bienvenus pour les malheureux prévenus. Quand au plat de résistance, il est autrement plus cruel.

Et sur ce plan, le délit de faciès est un facteur décisif, ce n’est pas un hasard si les habitants de Sebkha d’El Mina sont traités comme des citoyens de seconde zone, des moins que rien par nos vaillants hommes de lois et ce, dans l’impunité la plus totale.

L’État a le devoir d’agir contre ces comportements inhumains, dégradants et discriminatoires et ce, pour préserver la paix civile.

Bakari Guèye

 

 

 


Mauritanie/Vacances présidentielles : Aziz s’éloigne du bourbier Nouakchottois

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Crédit photo:AMI

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a opté cette année pour des vacances locales, en l’occurrence à Nouadhibou où il séjourne depuis jeudi dernier.

Curieusement, ce départ en vacances se déroule sous les feux de la rampe des médias de la capitale qui s’en donnent à cœur joie, en relatant le moindre mouvement présidentiel.

C’est ainsi que le président a quitté la capitale jeudi après-midi, au volant de son luxueux véhicule, théoriquement sans escorte, mettant le cap sur la capitale économique où il a consacré une partie de la soirée à se balader dans les rues de la ville, prenant des photos avec des citoyens.

Le lendemain vendredi, M. le président est allé tranquillement prier à la grande mosquée de la ville où il se serait présenté sans crier gare. Et après la prière, on le voit entouré par une foule de badauds, venus exprimer leur reconnaissance et leur appréciation pour ce nouveau rôle de citoyen ordinaire, ne serait-ce que l’espace d’un instant.

Le président a également fait un tour au fameux cabanon, des moments immortalisés par des photos prises en compagnie d’un groupe de jeunes, originaires de la ville de Zouérate.

Cette comédie présidentielle est considérée comme une prouesse par ses soutiens pour qui le président fait preuve de modestie et démontre par là que c’est un homme proche du peuple.

Malheureusement, la réalité est tout autre. Le président séjourne dans une ville où rien ne va et où les populations vivent dans la précarité et ce, malgré le trésor que représente les côtes de Nouadhibou qui comptent parmi les plus poissonneuses du monde.

Mais, hélas, ce poisson est à la merci des bateaux européens et chinois et en dehors de certains hommes d’affaires qui ont la côte auprès du régime, les stéphanois (habitants de Nouadhibou) n’en tirent aucun profit.

Quoiqu’il en soit, le président qui a été confronté tout au long de l’année à des scandales financiers qui éclataient ça et là, avait cruellement besoin de prendre des vacances, se distraire un peu pour reprendre des forces.

Mais saura-t-il reculer pour mieux sauter ? Rien n’est moins sûr. En effet, le père de l’« approche mauritanienne de lutte contre le terrorisme » n’a pas su capitaliser son succès éclatant dans le domaine sécuritaire. C’est quasiment le seul domaine où il a réussi. Pour le reste, le fiasco fut total et en dehors de l’édification de l’aéroport « Oum Tounsy », construit dans l’opacité la plus totale, le reste de son programme est resté lettre morte sous forme de slogans pompeux.

L’homme a bizarrement suivi les pas de son prédécesseur, Moawiya Ould Sid Ahmed Taya, qu’il ne cessait de pourfendre au début de son règne.

Après un départ sans faute, avec un programme et un discours populistes et pleins d’espoir, Ould Abdel Aziz est très vite tombé dans les mailles du filet de la nomenklatura tribalo-affairiste, qui le prit en otage.

Les conséquences ne se firent pas attendre et on assista à la succession de scandales et de détournements de deniers publics, sans commune mesure dans les annales de la courte histoire de la Mauritanie moderne.

L’autorité de l’Etat est foulée aux pieds, c’est le règne de l’impunité. Et, aujourd’hui, pour les dizaines, voire centaines de milliards détournés, l’Etat, la justice, qui est au service des prévaricateurs, ne font rien. Et, pour occuper la galerie, on envoie au gouf, des dizaines de petits comptables départementaux, pour servir de boucs émissaires.

Bakari Guèye

 

 

 

 

 


Mauritanie/Dialogue politique : Le pouvoir s’impatiente

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Crédit photo: Maurisahel

La sortie médiatique de M. Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, l’homme chargé par le pouvoir de superviser le dialogue politique avec l’opposition, n’a pas apporté grand-chose à cet épineux dossier, qui traine en longueur depuis bientôt deux ans.

En dehors du fait d’avoir réitéré ce qu’il appelle la volonté du président de la République de s’asseoir sur une même table avec l’opposition, il s’est contenté de ressasser les positions maintes fois galvaudés par le régime.

Par ailleurs, le fait de déclarer que ce dialogue va démarrer dans les plus brefs délais, faisant ainsi fi de l’avis de l’opposition, en dit long sur le blocage qui demeure toujours de mise.

Et pour se dédouaner, le ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, a nommément invité le Rassemblement des Forces Démocratiques(RFD) et le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), à prendre le train en marche.

Pour le monsieur dialogue du gouvernement, le pays se porte bien et pour ce faire, il ne s’est pas privé d’avancer l’argument-refrain du pouvoir à savoir que comparativement aux autres pays, on n’a pas à se plaindre.

Selon M. Moulaye, l’opposition boycottiste ne doit pas rater le coche cette fois-ci et le dialogue sera totalement ouvert, assure-t-il, tous les dossiers pourront y être discutés.

S’agissant des élections, il a préconisé la reconduction de la tristement célèbre CENI, une catastrophe qui avait beaucoup marqué les esprits par son amateurisme et la fraude à grande échelle qu’elle avait cautionnée lors des précédentes joutes électorales.

Le ministre  a assuré que les moyens mis à la disposition de la CENI seront renforcés, mais saura-t-elle relever le défi ? Rien n’est moins sûr, vu sa proximité avec l’administration.

Quoiqu’il en soit, l’opposition à laquelle s’est adressé M. le ministre n’a pas tardé à émettre des doutes quant à la sincérité d’un dialogue qu’elle estime taillée sur mesure.

En effet, M. Moulaye a dans ses réponses aux questions des journalistes affirmé que la question de la réponse écrite à l’opposition est dépassée et que pour ce qui est d’un gouvernement d’union, il n’en n’est pas question.

Et c’était là pratiquement les principales revendications de cette frange de l’opposition, qui apparemment n’est pas prête à transiger sur sa position du tout ou rien.

En tout cas, le train du dialogue est bien lancé et le pouvoir est bien décidé à faire aboutir, ce dialogue, son dialogue avec lui-même, quitte à faire approuver des réformes qui seraient déjà dans les tiroirs. Et parmi ces réformes, on parle de la dissolution du sénat et de la création d’un poste de vice-président de la République, un poste dont le premier occupant serait déjà connu. Il s’agit du président de l’APP, M. Messaoud Ould Boulkheir.

Bakari Guèye

 

 

 

 

 


Mauritanie : Des auteurs de malversations promus au plus haut sommet de l’Etat

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Crédit photo: AMI

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dont le pouvoir est régulièrement secoué par de rocambolesques affaires de détournement de deniers publics, n’a pas trouvé mieux que de remettre en selle deux ex responsables de son régime au passé peu glorieux.

Les deux hommes qui ont régulièrement défrayé la chronique -l’un d’eux ayant détourné près de 300 millions d’ouguiyas-en 2010, viennent d’être nommés par décret présidentiel.

Cette volte face du président de la République en dit long sur son mépris de l’opinion publique à laquelle il n’a apparemment pas aucun compte à rendre.

Ces nominations interviennent à un moment où les finances publiques sont mises à rude épreuve par des fonctionnaires véreux, des proches du président la plupart du temps, qui détiennent tous les leviers de commande du pays.

Ce pillage systématique des ressources nationales se déroule au grand jour grâce à un système bien huilé et avec la complicité d’un peuple à la passivité légendaire, guidé par des laudateurs sans scrupules.

Ce n’est donc pas un hasard si la Mauritanie, selon le dernier rapport sur le développement humain du PNUD est classé 156ème au niveau mondial, avec -14% de différence entre son revenu et son niveau de développement humain.

A noter que dans ce rapport, c’est la mauvaise répartition des richesses dans le pays qui y est indexée.

Et voilà, pendant que le peuple mauritanien est privé de ses immenses richesses par une poignée de personnes, on s’évertue à nous convaincre que notre pays est un exemple et que notre cher président est un saint.

Bakari Guèye

 

 

 

 


Le régime mauritanien dans de mauvais draps

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Crédit photo: Saharamedia

Au lendemain de la tenue à Nouakchott du 27ème sommet de la ligue arabe qui a eu lieu à Nouakchott à la fin du mois de juillet, le pouvoir mauritanien est confronté à l’amère réalité.

En effet, ce fameux sommet qui, pour le pouvoir était une question de vie ou de mort, n’a pas produit les résultats escomptés et on a même frisé le ridicule.

La volonté manifeste des autorités mauritaniennes d’afficher et d’affirmer l’arabité du pays du « million de poètes », au détriment des autres composantes du peuple a été très mal perçue aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur où, même au sein du monde arabe, certains pays ne prenaient pas très au sérieux ce pays dévasté par l’extrême pauvreté et qui s’évertuait à jouer au bon élève au sein de l’ensemble arabe.

Si du côté du pouvoir, on a crié victoire-comme d’habitude-en estimant que le sommet fût une réussite totale à mettre sur le compte du prince éclairé, la réalité est hélas toute autre.

Personne ne peut nier l’importance de certains investissements destinés au renforcement des infrastructures urbaines au sein d’une capitale qui reste toujours à construire.

Mais le hic, c’est l’opacité qui entoure ces énormes investissements qui sont loin d’être faits dans les règles de l’art.

Et puis, il y a eu les scandales financiers qui ont secoué l’État ces derniers temps dont celui de la SONIMEX-des dizaines milliards d’ouguiyas envolés -n’est pas des moindres.

Par ailleurs, il y a cette détérioration des relations avec les pays voisins, à savoir le Maroc et le Sénégal, qui sont des partenaires stratégiques dont dépend de près ou de loin la vie de milliers de mauritaniens.

Ainsi donc avec une situation économique très grave, le gouvernement, non seulement ne fait rien pour sortir les mauritaniens de la misère mais s’emploie à aggraver les choses, en s’en prenant à des voisins dont on ne peut en aucun cas se passer.

Bakari Guèye


Mauritanie : Notre contribution aux États Généraux de la réforme de la presse

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Crédit photo: AS

Depuis longtemps, les responsables de la presse indépendante demandent avec insistance une véritable réforme pour aboutir à une décantation du secteur afin de le rendre plus efficace, fiable, pouvant  le mener vers son noble objectif qui est celui de l’information vraie sans fioritures.

Un écrit bien fourni avec des preuves préservées, tangibles, un travail d’investigation peuvent jouer un rôle vital dans la transformation des esprits, dans la formation d’une élite soucieuse du devenir d’un pays. Une presse sérieuse, efficace et responsable renforce la démocratie et transforme le citoyen. Mais faudrait-il qu’elle ait les moyens de son ambition ?  Facilité d’accès à l’information, volonté politique de la part des pouvoirs publics, autonomie financière, ressources humaines,  fort tirage de qualité, distribution et représentation au niveau national voire sous régional, équité dans la distribution des abonnements  et des insertions octroyés aujourd’hui comme hier à un seul organe de surcroit  propriété de l’Etat, favoriser la promotion et l’encouragement de la presse régionale en particulier dans les grandes capitales des régions du pays telles que Rosso, Sélibaby, Néma, Aioun, Kiffa, Aleg , Boghé, Kaédi, Atar , Zouérate et Nouadhibou pour ne citer que celles-ci, l’ouverture de kiosques dans ces villes pour la vente des journaux afin que l’opinion nationale accède à l’information.

En outre faut-il dissocier la presse écrite plus francophone qu’arabophone qui se meurt du fait d’un manque criant de moyens financiers et de ressources humaines des sites électroniques voire des radios et télévisions qui prolifèrent comme des champignons.

Selon nous, ce déséquilibre flagrant pourrait être résolu par la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel  (HAPA) qui supervise, entre autres rôles, l’appui de la presse par l’existence en son sein d’une commission de distribution d’un montant de 200 millions d’ouguiyas doté depuis trois ans  par les pouvoirs publics au premier chef à la presse écrite mais accaparé en grande partie par des centaines de sites électroniques, la dizaine de radios et TV et surtout  l’Imprimerie Nationale. Celle-ci, même si elle prend en charge 50% du montant de l’impression des journaux, doit être réformée du fait de la mauvaise qualité de son travail et sa cherté.  Les pouvoirs publics doivent prendre en charge  à 100% l’impression des journaux et doubler voire tripler le montant alloué à la presse pour que celle-ci mène à bien son travail combien crucial mais combien contraignant. C’est ainsi seulement  que la presse pourrait  prendre en charge un personnel pouvant travailler efficacement, un personnel inscrit à la CNSS et payé, louer un local et avoir des moyens logistiques  pour un  travail efficient pouvant faire tâche d’huile.

En outre, une décantation voire un lessivage des journaux cartables qui déshonorent  la presse, ces peshmergas qui ne laissent nulle place où le gain facile réside où un cadre politique, économique ou autre cherche à redorer un blason qui ne lui sied pas. Ces peshmergas qui pullulent lors des visites officielles présidentielles ou autres voilant les vrais problèmes auxquels  sont soumis les populations visitées. Troubadours, griots, applaudisseurs ayant pignon sur rue trouvant des facilités au sein des pouvoirs  rentrent dans ce même  ordre d’idées.

Le volet formation, l’équité dans les désignations des journalistes devant accompagner le président dans ses visites officielles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays doivent être pris en compte.

Ne parlons pas du rôle combien fondamental des syndicats des journalistes pour la défense des droits de la presse. Il ne sert à rien que chaque corporation ait son syndicat.  Une union forte, efficace est meilleure qu’une dislocation de syndicats facile à diviser.

Voilà en gros ce que nous voulions dire si nous avions participé à ces journées de réflexion. Mais le manque de concertation, la monopolisation des décisions par la presse de Nouakchott, ne nous a  pas permis malheureusement de participer aux EGRP.

Bon vent à ces journées et surtout chers journalistes en conclaves prenez de vraies mesures, sortez avec des recommandations fortes, décisives et capables de changer le visage hideux de cette presse mourante et  sans lendemain.

Aidahy Saleck WEDDOU Nordinfo.info / Directeur publication Lumières du Nord/Nouadhibou

 


Etats Généraux de la presse mauritanienne : un échec programmé !

La presse « indépendante » mauritanienne est née au début des années 1990, à la faveur du vent de démocratisation à marche forcée, un tsunami qui a fait bouger les lignes des dictatures les plus implacables du continent.

C’est ainsi, que parallèlement à une liberté d’expression plus ou moins tolérée, les premiers journaux ont vu le jour, des journaux francophones pour la plupart.

Et, très vite, on a assisté à une prolifération de titres, une prolifération qui débouchera sur le phénomène des « journaux-cartables », un fléau savamment distillé et entretenu par le pouvoir en place et ce, dans le but évident de décrédibiliser ces nouveaux vecteurs de l’information. Certains ont malgré tout su tirer leur épingle du jeu, posant du coup de véritables soucis aux autorités publiques.

Mais la neutralisation de « Mauritanie-Demain » (ancêtre de tous ces journaux), quelques mois seulement après la libéralisation du secteur, permettra à l’État de réaliser sans grand mal une véritable OPA sur la presse indépendante, noyautée de toutes parts par les sbires du régime.

Et, malgré une résistance désespérée et quelques voies discordantes qui se faisaient toujours entendre ça et là, la messe était dite et la presse indépendante mauritanienne était ainsi mort-née.

Depuis lors, l’édifice à peine sorti de terre a volé en mille éclats et on a assisté à une paupérisation et une clochardisation qui en fait aujourd’hui une presse au rabais, l’une des presses les plus farfelues du continent.

En effet, les pionniers et autres soi-disant ténors de cette presse ont été tous ou presque domestiqués par les régimes successifs et se pavanent actuellement la conscience tranquille dans les jupes de l’autorité régnante.

De ce fait, tout ce beau monde est au garde-à-vous, à la merci d’un pouvoir qui ne se fait pas prier pour utiliser à sa guise ce bataillon de déserteurs.

Ainsi, la presse indépendante mauritanienne, où l’absence de formation et de professionnalisme est criante, est abandonnée à son triste sort. Et elle constitue un terreau favorable pour tous les aventuriers et autres laissés pour compte qui trouvent là un tremplin idéal et inespéré pour accéder à certains privilèges, avoir une situation, pourvu qu’ils acceptent de jouer le jeu télécommandé par le pouvoir politique.

Régionalisme, tribalisme, ethnicisme, politisation à outrance, favoritisme, amateurisme, incompétence, voilà des problèmes structurels, des maux auxquels un conclave de 4 jours (du 11 au 14 juillet) n’apportera pas grand-chose et ce, d’autant plus que le cafouillage du comité d’organisation de ces journées de réflexion sur la presse et le manque cruel de volonté politique, constituent des freins imparables.

Bakari Guèye

 

 

 

 


Scandale à l’ambassade de Libye à Nouakchott

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crédit photo: khawarji

Une dizaine de travailleurs mauritaniens à l’ambassade de Libye à Nouakchott viennent d’être mis à la porte par l’ambassadeur qui serait impliqué dans une rocambolesque affaire de mœurs.

Ces travailleurs dont certains sont en poste depuis près d’une décennie crient au scandale et demandent à être réintégrés à leurs postes qui seraient déjà occupés par d’autres concitoyens.

Les anciens employés sont devenus du jour au lendemain persona non grata.

L’ambassade invoque des problèmes de trésorerie mais il n’en est rien selon les victimes qui avance comme argument le fait qu’ils aient été immédiatement remplacés par de nouvelles recrues.

La vérité selon eux c’est que l’ambassadeur est directement impliqué dans une affaire criminelle et à ses yeux ces employés deviennent très encombrants et les mettre à la porte serait une tentative de sauver sa peau.

Seulement, les personnes renvoyées ne s’avouent pas vaincu et ils demandent à l’ambassadeur de les remettre à leurs postes faute de quoi, ils vont révéler à l’opinion publique l’intégralité du scandale criminel dans lequel Son Excellence M. l’ambassadeur est trempé jusqu’aux os.

Bakari Guèye

 


Assaut contre une banque à Nouakchott : Un nouveau palier franchi

AF 360
Crédit photo:Afrique 360

Des individus armés pénètrent en plein jour dans les locaux d’une banque-Agence de la banque nationale de Mauritanie (BNM) situé dans le quartier de la SOCIM- braquent leurs armes sur employés et clients, se remplissent les poches et se retirent.

Cette scène digne d’un Al Capone se déroule bien à Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie, en ce début de Ramadan 2016.

Heureusement l’opération finit par un fiasco et les 3 mousquetaires dirigés par un réfugié syrien tomberont dans les mailles du filet grâce à la prompte réaction des agents de sécurité de la banque et des passants dont le coup de main s’est avéré décisif.

Cette opération menée en plein jour dans un endroit aussi populeux démontre l’audace des malfrats qui agissent désormais à leur guise et ce au nez et à la barbe des forces de sécurité qui brillent le plus souvent par leur absence.

A noter qu’à la veille de cette opération, une autre non moins spectaculaire a été mené par sept bandits armés qui ont fait irruption en plein jour dans une boutique à Toujounine, prenant en otage le pauvre vendeur qui a été enfermé à l’intérieur et a passé de mauvais moments.

Les bandits se sont servis à leur guise avant de se retirer crânement.

A Dar Naim, c’est une maison abritant un officier de l’armée qui a reçu là aussi en plein jour un chapardeur à la gâchette facile qui, pris la main dans le sac, n’a pas hésité à se servir de son couteau, blessant 2 personnes avant de prendre la poudre d’escampette.

Tous ces actes en disent longs sur la détérioration de la sécurité dans une mégapole aux dimensions de plus en plus incontrôlables.

Bakari Guèye