Nouakchott : les habitants de Dar Naim privés d’oxygène

13 décembre 2016

Nouakchott : les habitants de Dar Naim privés d’oxygène

Crédit photo: Mauri-envi

A Nouakchott, les habitants de Dar Naim vivent un véritable calvaire depuis vendredi : un déluge de gaz carbonique recouvre toute l’étendue du département et les résidents sont contraints d’ingurgiter une fumée âcre d’une haute teneur toxique.

Les nuages de fumée continuent encore ce samedi matin à obscurcir le ciel dans cette zone ainsi que dans les zones environnantes de Toujounine et d’Arafat, des cas d’asphyxie sont signalés ça et là… Ce désagrément – qui  pose un véritable problème de santé publique – laisse les autorités indifférentes. Comme toujours, les populations sont abandonnées à leur triste sort. En effet, ni le wali, ni le préfet et encore moins les autorités sécuritaires n’ont daignés lever le petit doigt. Ils ont tous failli à leur mission de protéger les citoyens qui sont pourtant leur raison d’être !

Il y a quelques jours les cours ont été interrompus dans plusieurs écoles de la zone, car, même dans les salles de classe, la fumée était devenue insoutenable.

Cette fumée provient de l’incinération des dépôts d’ordures situés dans la zone de l’avenue de la résistance (charea Aziz), une avenue devenue depuis quelque temps un véritable dépotoir. Auparavant elle avait été l’un des poumons de la capitale, un endroit où des centaines de famille pique-niquaient et profitaient de l’air pur. Malheureusement cela n’a pas duré longtemps, pour des raisons soit disant sécuritaires la zone avait été interdite aux promeneurs, depuis, les belles dunes de sable sont devenus de gigantesques dépotoirs et le lieu de prédilection des chiffonniers. Certains d’entre eux n’hésitent pas à mettre le feu aux ordures pour recueillir certaines choses (fil de fer, etc.).

Et ce sont les populations riveraines qui doivent en payer le prix, un prix exorbitant car, non seulement ces populations sont privées d’oxygène, mais elles doivent aussi faire face aux nombreux problèmes médicaux que cela crée, ce qui, bien entendu, a un coût.

Ainsi donc, après avoir été privées de produits de base dont les prix sont devenus prohibitifs, voilà maintenant que les populations sont aussi privées d’oxygène, c’est-à-dire de leur droit à la vie. Pendant ce temps les autorités brillent par leur absence et font comme si de rien n’était… Mais comment se fait-il que ni le wali, ni le hakem ne réagisse face à un problème qui met en danger la vie des populations ? Où va la Mauritanie avec des dirigeants aussi insouciants ?

Bakari Guèye

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