Mauritanie : s’achemine-t-on vers un tripatouillage de la Constitution ?

17 août 2015

Mauritanie : s’achemine-t-on vers un tripatouillage de la Constitution ?

AZIZ ZC
Crédit photo:ZC

En Mauritanie, le second et en principe dernier mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz s’achemine à vitesse grand V vers son épilogue.
Et l’homme, comme tout « bon » président africain a, dit-on dans son entourage, de grands projets pour son pays, des projets dont beaucoup sont en chantier et qu’il conviendrait donc de finir. De ce fait, une petite prolongation s’avère indispensable.
Donc, logiquement, on s’achemine inéluctablement vers une modification de la Constitution, un réaménagement indispensable pour avaliser cette décision.
Mais, avant d’en arriver là, il y a tout un processus qui a déjà commencé en coulisses.
Et ce n’est pas du tout un hasard si le pouvoir a tourné le dos au dialogue, notamment depuis qu’une bonne frange de l’opposition a fermé la porte devant toute éventualité de réviser la Constitution.
Ainsi, le régime en place a décidé de faire cavalier seul.
Le projet qui n’est plus qu’un secret de polichinelle, a été déjà mûrement réfléchi et, à l’occasion des dernières visites présidentielles à l’intérieur du pays, des ballons d’essai avaient été lancés ça et là.
En effet, dans toutes les régions visitées, des troubadours triés sur le volet, se sont présentés devant le président Ould Abdel Aziz pour lui demander de se représenter,car de leur point de vue, il était l’homme de la situation.
Ce premier test semble être passé comme une lettre à la poste et actuellement, on s’apprêterait à passer à la vitesse supérieure.
Aux dernières nouvelles, une cellule composée d’officiers supérieurs et de politiciens s’activerait actuellement pour mettre au point une stratégie visant à faire avaler la pilule.
Et, vu la docilité du peuple mauritanien et l’impuissance d’une opposition dispersée en mille morceaux et habituée à avaler des couleuvres, ce projet a priori antidémocratique devrait facilement passer.
Reste à savoir quelle serait l’attitude de la communauté internationale, de plus en plus regardante sur les velléités de s’éterniser au pouvoir des potentats africains.
On l’a vu en effet, avec la dernière tournée du président américain en Afrique de l’Est. Dans son discours au siège de l’Union africaine, Barack Obama n’y est pas allé de main morte, en mettant en garde les présidents africains -et ils sont nombreux- qui nourrissent l’intention, peu glorieuse du reste, de modifier la Constitution de leur pays pour rester aux commandes.
Bakari Guèye

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