Mauritanie/Recrutement de la cour des comptes : Les candidats dénoncent une comédie

23 août 2015

Mauritanie/Recrutement de la cour des comptes : Les candidats dénoncent une comédie

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Crédit photo:Alakhbar

 

Les candidats au concours de recrutements d’auditeurs au profit de la cour des comptes ne décolèrent pas. Ce concours organisé par le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration, la Cour des Comptes et la Commission Nationale des Concours a eu lieu le samedi 15 août dans les locaux de l’Ecole Nationale d’Administration, du Journalisme et de la Magistrature(ENAJM).
Seulement, le test ne s’est pas déroulé d’après les candidats dans de bonnes conditions et la transparence ne semble pas être de mise, ce qui a poussé la plupart des candidats à se retirer et à boycotter les épreuves.
Ces derniers qui protestaient contre les sujets qui d’après eux n’ont aucun lien avec les spécialités demandées, ont pris d’assaut le président de la Commission Nationale des concours qui a rejeté la responsabilité sur la Cour des Comptes qui, selon lui a défini le profil des candidats qu’elle cherche et a confectionné les épreuves.
Mais cette réponse n’a guère convaincu les protestataires qui estiment qu’il s’agit là d’une véritable supercherie et d’une absence totale de règles de transparence.
Les candidats juristes se sont en effet vu proposés un ensemble d’exercices traitant essentiellement de comptabilité, une matière dont ils ignorent jusqu’au b.a.-ba, pour la simple raison qu’elle n’est pas prévue dans leurs curricula de formation.
Ils estiment donc que ce concours n’est qu’une perte de temps car pour eux les jeux étaient déjà faits et, il fallait tout simplement organiser le concours pour sauver les formes et propulser les heureux élus qui sont connus d’avance.
Parmi les nombreux griefs avancés par les candidats mécontents on peut citer, le report de la date du concours, la modification des critères liés à l’âge des candidats et enfin la nature des épreuves.
Quoiqu’il en soit, la transparence dans les recrutements s’impose à plus d’un titre dans un pays où n’importe qui peut occuper n’importe quel poste. Aujourd’hui, d’ex chauffeurs, des boys (domestiques) sont catapultés sans état d’âmes à la tête de Conseils d’Administration de grandes entreprises publiques, une réalité souligné récemment par un chercheur dans un forum à Nouakchott et corroboré par un ex ministre de l’intérieur. C’est là une triste réalité qui empêche le pays à aller de l’avant.

Bakari Guèye

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