Mauritanie: Le ministre de l’habitat annonce la fin de la « gazra »

16 septembre 2015

Mauritanie: Le ministre de l’habitat annonce la fin de la « gazra »

gazra noorinfo
Crédit photo:noorinfo

De passage à Kaédi cette semaine dans le cadre d’une visite de travail au Gorgol (région du Sud du pays), M. Sidi Ould Zeine, ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire a promis la fin de la gazra (squat) dans les grandes villes du pays.
Le ministre, qui n’a pas apprécié les nouvelles « gazras » de Kaédi, érigées bien après le lotissement définitif de la ville, a assuré que l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires pour mettre fin à ce phénomène.
Cette déclaration fracassante est bien entendu destinée à la consommation de l’opinion locale car il s’agit de la énième rengaine à ce sujet depuis l’arrivée du président Ould Abdel Aziz au pouvoir en 2008.
Et quand on voit le chaos qui règne à Nouakchott où la gazra atteint présentement son apogée, on ne peut que douter du bien fondé de cette déclaration.
En effet, la capitale fait face à une pression démographique sans précédent, avec un afflux massif des ruraux chassés par la sécheresse et la misère.
D’ailleurs, cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Et, c’est précisément pour y faire face que l’Etat a lancé en 2001 un programme ambitieux, une stratégie pour remédier à cet état de choses.
C’est ainsi que le gouvernement a défini un cadre qui se veut adéquat en créant un organisme public chargé de gérer ce phénomène de gazra défiant les normes de l’urbanisme. Une Agence de Développement Urbain (ADU) a été ainsi créée en juillet 2001, en même temps qu’était mis en place un vaste programme de lutte contre la pauvreté.
L’ADU se veut un complément du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté adopté en décembre 2000. C’est dans ce cadre qu’elle s’est vue fixer la mission de fournir les infrastructures et services urbains de base dans les capitales régionales et d’entreprendre la restructuration et l’équipement des quartiers précaires de Nouakchott et de Nouadhibou à travers un programme étalé sur 10 ans.
Malheureusement à l’heure du bilan, on était encore très loin du compte, même s’il convient de saluer les pas importants qui ont été franchis.
Ce programme semble être détourné de sa trajectoire initiale ou du moins mal géré, ce qui explique l’anarchie totale dans laquelle, on continue encore aujourd’hui à se débattre.
Bakari Guèye

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