Mauritanie/Exacerbation des tensions politiques

31 août 2015

Mauritanie/Exacerbation des tensions politiques

POLITIQ
Crédit photo:Alakhbar

A la veille du dialogue annoncée unilatéralement par le camp du pouvoir, rien ne va plus entre l’opposition et le camp présidentiel. Et, la dernière passe d’arme entre les deux camps au sujet d’un très controversé communiqué de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel(HAPA), en dit long sur les états d’esprit des uns et des autres.
Il y a eu aussi cette rencontre organisée jeudi par l’institution de l’opposition dont le chef de file a accusé à cette occasion le pouvoir en place de faire obstruction au processus démocratique du pays.
Et ce ne sont pas les dernières déclarations de M. Mohamed Ould Mouloud, président de l’Union des Forces de Progrès (membre influent du FNDU, la principale coalition de l’opposition) qui vont arranger les choses ; bien au contraire ! En effet, dans une interview au journal « Akhbar info », Ould Mouloud accuse le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz de tous les maux. Pour lui, ce régime « constitue une menace pour le pays et les populations.»
Selon Ould Mouloud : « Ould Abdel Aziz doit quitter le pouvoir parce que la Constitution lui interdit de briguer un autre mandat (…) Ce n’est pas seulement le peuple qui demande son départ mais sa présence nuit aux intérêts des populations. Ce pays n’est plus le nôtre. C’est le pays de la bande du Président et d’une minorité de l’Armée qui ont confisqué et centralisé le pouvoir, qui s’enrichissent et violent la loi ».
Et suivant son raisonnement, le pays est en danger et, on assiste à « la dislocation de l’État et le risque de son effondrement ».
Il va sans dire qu’avec une telle diatribe, on voit mal comment l’opposition sera amenée à s’assoir sur la même table de n négociations avec un pouvoir qu’elle accuse de tous les noms d’oiseaux.
On assiste donc à une crise de confiance très inquiétante et une exacerbation des tensions politiques qui n’augure pas de jours meilleurs pour un régime qui ignore ostensiblement les revendications de l’opposition et qui continue crânement sa fuite en avant.
Et pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz, le dialogue débutera bien comme prévu le 07 septembre prochain et tant pis pour les boycottistes.
Bakari Guèye

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