Mauritanie/Décès de Mohamed Said Ould Homedi : Un baobab est tombé !

24 août 2015

Mauritanie/Décès de Mohamed Said Ould Homedi : Un baobab est tombé !

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Crédit photo:AdrarInfo

 

Le décès Mercredi dernier à Rabat du journaliste, ex diplomate et surtout grand homme de culture, Mohamed Said Ould Homedi a fait l’effet d’une bombe en Mauritanie où l’homme jouit d’une aura inégalée.
Cette popularité s’est vérifiée à l’occasion de la prière organisée au retour de sa dépouille, une prière à laquelle ont assisté des milliers de personnes et qui a eu lieu après minuit dans l’enceinte de la mosquée Ibn Abass de Nouakchott, qui a refusé du monde.
Le défunt qui fait partie des rares intellectuels mauritaniens déformés par les considérations tribales, raciales, idéologiques, régionales…a œuvré toute sa vie durant pour l’ancrage des valeurs de l’unité nationale, de la diversité et de la cohabitation inter communautaire.
La forte personnalité de l’homme a été forgé par son brillant parcours académique et professionnel.
Après de brillantes études à Saint Louis, il fera partie de l’équipe qui va piloter le lancement du quotidien national « Chaab ».
De 1972 à 1978, il occupera différents postes de Conseiller dans des représentations diplomatiques mauritaniennes à l’étranger.
De 1978 à 2001, il occupera des postes au sein de la haute administration (Secrétaire Général de la présidence de la République) puis au sein de la représentation diplomatique aux Nations Unies. Il a ensuite été nommé ambassadeur de la Mauritanie auprès du gouvernement américain.
Très engagé pour le règlement de la question de l’esclavage en Mauritanie, le défunt avait été nommé en avril 2013 président du « Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Hratine ».
Cette gigantesque tâche, Ould Hommedi s’en acquittait avec sérieux et abnégation et sa rencontre programmé avec le président de la République sur la question suscitait d’énormes espoirs, une rencontre qui malheureusement n’aura jamais lieu.
Le baobab s’est en effet allé sans crier gare et son œuvre mérite d’être préservée et approfondie.Que la terre lui soit légère ! Wa inna lillahi wa inna ileyhi rajioune.
Bakari Guèye

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