Mauritanie : Conférence sur la réconciliation en Cote d’Ivoire

18 mai 2015

Mauritanie : Conférence sur la réconciliation en Cote d’Ivoire

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Crédit photo: B.G

Le SIMAS qui s’investit depuis sa création pour le retour de la paix en RCI est revenue à la charge ce dimanche 17 mai en organisant une table ronde sous le thème : « Réconciliation nationale en Cote d’Ivoire : Quels enjeux pour la stabilité économique& sécuritaire de la Cote d’Ivoire & celle de la sous région ».
L’événement a eu lieu au restaurant Kida située dans le quartier résidentiel de Tevrak Zeina à Nouakchott et la conférence fut animée par le Dr Watsanga, professeur dans les universités américaines (Massachussets, Dakota…), un africaniste convaincu, ancien compagnon de lutte de Mehdi Ben Barka. On notait également la présence de quelques journalistes et d’un public constitués d’invités d’horizons divers dont entre autre la diva mauritanienne Coumba Sala qui a donné le ton à cette manifestation en entonnant un hymne à la réconciliation en Cote d’ivoire et à la solidité des liens entre ce pays et la Mauritanie.
Après l’intervention de M. Taoua Doh Marcel, président de la Solidarité Ivoiro-Maghrébine et Sahélienne(SIMAS) qui a souhaité la bienvenue aux invités et qui a indiqué que son mouvement a pour vocation de favoriser une dynamique de coopération entre la Cote d’Ivoire et la Mauritanie particulièrement et généralement entre la Cote d’Ivoire et les autres pays du Maghreb et le G5 du Sahel.
La parole fut passée au conférencier qui a d’emblée opté pour une approche participative donnant tour à tour la parole aux différents participants permettant ainsi d’instaurer un débat fructueux qui finit par faire jaillir la lumière sur la nécessité et la manière dont on pourrait aboutir à une véritable réconciliation en Cote d’Ivoire.
Pour le professeur Watsanga, la Cote d’Ivoire doit nous intéresser tous en tant qu’africains afin de relever les défis de la réconciliation et du développement. Reste à savoir s’interrogea le professeur comment et quelle dynamique faudrait-il instaurer pour amener le peuple ivoirien à atteindre ces objectifs.
A la question de savoir si la situation en Cote d’Ivoire a eu des répercussions dans les pays de la région, tous les intervenants ont répondu par oui.
Selon Sawadogo Housseyni, président de la communauté burkinabé en Mauritanie, avant l’éclatement de la crise, les échanges économiques entre le Burkina et la Cote d’Ivoire tournaient autour de 150 milliards de FCFA par an. Et le Burkina comme beaucoup d’autres pays s’est retrouvé avec des milliers de concitoyens sous le bras chassés par la guerre.
Même son de cloche chez M. Dapleu, doyen de la communauté ivoirienne en Mauritanie qui a prôné avec force la réconciliation nationale dans son pays, une réconciliation qui, dit-il ne peut qu’avoir un impact positif sur les pays de la sous région. Selon lui, la Cote d’Ivoire a toujours été un pays d’ouverture, un pays d’accueil. Il a rappelé que Houphouët a créé le RDA en 1946 à Bamako au Soudan français(Mali) donc la Cote d’Ivoire a toujours été leader et les militants du RDA étaient dans la plupart des pays africains.
Au sujet de la solidarité et de l’ouverture de la Cote d’Ivoire, M. Dapleu a donné l’exemple de la ville de Bouaké, considérée comme la 2ème ville du Mali vu la forte présence des ressortissants maliens dans cette cité.
Au sujet des relations historiques exemplaires entre la Mauritanie et la Cote d’Ivoire, M.Dapleu a affirmé que son pays a acquis son indépendance le 07 aout 1960 et le premier président qui l’a visité ce fut Me Mokhtar Ould Dadah, président de la République Islamique de Mauritanie.
Pour sa part, M. Jean Bedel Dakoury, représentant du Front Populaire Ivoirien(FPI) en Mauritanie a soutenu que la réconciliation est bien possible mais il va falloir nota-t-il répondre favorablement à quelques doléances à savoir :la libération des prisonniers politiques et notamment le président Gbagbo et sa femme ainsi que Charles Blégoudé ; procéder au dégel des avoirs des responsables de l’ex pouvoir ainsi qu’au désarmement des ex combattants pour éviter la répétition des erreurs de 2010.
Selon Aboubekrine Sedik, enseignant de son état, malgré la crise qui y sévit depuis quelques années la Cote d’Ivoire a toujours un poids important dans l’économie de la région. C’est ainsi qu’elle détient 39% des capitaux de l’UMOA.
Au sujet de la réconciliation, M. Aboubekrine invite les différentes parties prenantes à se défaire de l’extrémisme afin de pouvoir s’entendre.
En conclusion, le professeur Watsanga a affirmé que le peuple ivoirien doit arriver à la culture du vivre ensemble. Il a rappelé au passage que les africains ont voulu leur unité bien avant les européens qui s’évertuent à leur donner des leçons aujourd’hui.
Il a conseillé l’auditoire de revisiter les œuvres de N’kwamé N’krumah et notamment « L’Afrique doit s’unir » et « Conscientisme ».
Notons enfin qu’à l’issue de la conférence, les invités ont été conviés à un repas copieux, une occasion pour les journalistes mauritaniens présents de déguster la « Tchéké », l’un des plats phares de la gastronomie ivoirienne.
Bakari Guèye

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