Liberté de la presse en Mauritanie : Attention danger !

23 janvier 2016

Liberté de la presse en Mauritanie : Attention danger !

Rapide info
Crédit photo:Rapide.info

Des journalistes appartenant à plusieurs institutions de la place feraient l’objet d’une plainte émanant de la direction générale de la SNIM.
Les dits journalistes issus des rédactions du « Quotidien de Nouachott », de « Cridem », de « Mauriweb » et d’ « Atlasinfo » seraient convoqués ce lundi 25 janvier, par le Procureur de la République de Nouadhibou.
Les motifs de cette convocation demeurent obscurs et ces journalistes ne savent même pas qu’est- ce qu’on leur reproche au juste.
Ils ont cependant la particularité d’appartenir presque tous à des rédactions francophones connus pour leur sérieux et leur refus de tremper dans les compromissions érigées en règle pour une certaine presse toujours au garde à vous !
C’est dire que cette convocation, qui n’est d’ailleurs pas la première du genre, constitue un véritable danger pour la liberté de la presse en Mauritanie.
S’il est bien vrai que le secteur se trouve dans un piteux état avec toute l’anarchie que tout le monde connait, les journalistes mauritaniens ont jusque-là eu le privilège de s’exprimer à leur guise sans sentir au-dessus de leurs têtes une quelconque épée de Damoclès.
Malheureusement, tel ne semble plus être le cas et récemment, des informations ont fait état d’instructions provenant du sommet de l’Etat invitant les responsables gouvernementaux à resserrer l’étau autour des journalistes, devenus apparemment de plus en plus gênant avec des articles dénonçant le mauvais état dans lequel se trouve le pays.
Et pourtant, il y a tout juste quelques jours, le Président du Parti de l’Union Pour la République Me Sidi Mohamed Ould Maham qui avait convié en grande pompe les journalistes à un somptueux diner affirmait que « la liberté d’expression et la liberté de presse ainsi que les autres libertés publiques sont considérées comme étant des acquis nationaux irréversibles ».
Et Ould Maham d’ajouter que : « Les orientations des autorités supérieures du pays dirigées par le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, relatives à leur développement , leur protection et leur soutien sont des choix constants, interpellant tous les hommes issus des milieux politiques et médiatiques à les soutenir et à les défendre, en diffusant le caractère sacré de l’information et de la liberté d’expression « .
Mais, il se trouve qu’entre la parole et les actes, il y a un très grand fossé.
Bakari Guèye

Partagez

Commentaires