Compaoré chassé par la rue : Un sérieux avertissement pour les dictateurs du continent
Crédit photo:lepoint.fr
Le président Burkinabé Blaise Compaoré s’en est finalement allé par la petite porte, ce vendredi 31 octobre. L’homme à l’instar de tous les dictateurs du vieux continent se croyait indispensable et surtout indéboulonnable. Mais il n’aura fallu au peuple Burkinabé, qui en avait ras-le-bol, que de descendre dans la rue pendant quelques heures pour chasser celui qui, malgré ses 27 ans de pouvoir, avait encore l’intention de tripatouiller la constitution pour continuer sa mainmise sur le pays des hommes intègres.Malgré la gravité des actes de vandalisme des manifestants de Ouaga, qui ont mis la capitale du Faso à feu et à sang, jeudi, M. Blaise Compaoré a essayé de tergiverser en sauvant ce qui peut l’être de son pouvoir chancelant mais, malheureusement pour lui, la vague inexorable de manifestants déchainée emportait tout sur son passage et il ne restait plus au vieux dictateur que de lâcher prise en prenant la poudre d’escampette.
Voilà qui est peu glorieux pour un homme qu’on présentait comme l’un des dirigeants les plus en vue du continent avec un statut de médiateur des conflits africains taillé sur mesure par les puissances occidentales et notamment la France.
Et pourtant, Compaoré avait eu plus d’une occasion de passer le témoin et de prendre un vrai repos du guerrier en ruminant tranquillement pour le restant de ses jours, les immenses richesses engrangées sur le dos du paisible peuple Burkinabé.
Il aurait pu par exemple suivre le conseil du président français qui lui aurait proposé il y a quelques semaines un retrait en douceur en contrepartie d’un honorable poste au sein d’une institution internationale.
Mais hélas, la soif de pouvoir était la plus forte et en bon dictateur, il était aveuglé par une puissance de façade qui a volé en éclats aux premiers pas des manifestants sur le macadam.
Face à la violence et au pillage généralisé dans les grandes villes du Burkina et notamment à Ouaga et Bobodioulasso, il n’est pas exagéré de dire que, vu les dégâts matériels (et humains), les 27 ans de Blaise n’auraient servis à rien, en ce sens qu’il a emporté avec lui pas mal d’infrastructures mises à sac par les manifestants. Un vrai gâchis !
Et la facture aurait été encore beaucoup plus salée n’eut été la sagesse des dirigeants de l’armée qui ont réussi à éviter au pays le pire, avec un affrontement fratricide entre les éléments de la garde prétorienne de Compaoré et les autres corps militaires.
Quoiqu’il en soit, c’est le peuple Burkinabé qui sort grandi de cet éphémère bras de fer. Les Burkinabés donnent ainsi l’exemple aux autres peuples d’Afrique qui sauront désormais ce qu’il convient de faire pour bouter les présidents usurpateurs hors du pouvoir.
Cet exemple est d’autant plus instructif que sur le continent, pas moins d’une dizaine de potentats, nourrissent aujourd’hui l’idée de changer la constitution pour se maintenir au pouvoir.
Bakari Guèye
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