Affaires AQMI et Sénoussi : Le gouvernement mauritanien dans l’embarras

6 mars 2016

Affaires AQMI et Sénoussi : Le gouvernement mauritanien dans l’embarras

MALIACTU
Crédit photo:Maliactu

Le gouvernement mauritanien qui se débat dans de mauvais draps en ce début d’année du fait de la crise économique que traverse le pays vient d’être secoué par deux grosses affaires qui ne sont pas pour arranger les choses, bien au contraire.
La première affaire concerne cette prétendue collaboration avec AQMI, une information rapportée par la CIA qui fait état de la découverte de documents accréditant cette thèse, des documents saisis à l’intérieur de la cache de Ben laden, au Pakistan.
L’information a été largement relayée par les grandes agences de presse mondiales.
Quant à la seconde affaire, non moins rocambolesque, elle porte sur l’extradition par Nouakchott de Sénoussi, l’ex chef des renseignements libyens.
Il s’agirait en fait d’un marché qui aurait coûté la bagatelle de 200 millions de dollars au contribuable libyen.
Cette information a été livrée par Abdel Vetah Bourwagh Cheloui, membre du congrès national général libyen (parlement).
Le député, dans son livre « des secrets sous la coupole du parlement » cite les propos de l’ancien premier ministre Abderrahmane El Kip, lors de questions orales devant la chambre.
Celui-ci aurait reconnu avoir versé ce montant aux autorités mauritaniennes et aurait ajouté qu’il était disposé à verser davantage pour le récupérer, quitte à puiser dans ses biens personnels.
Bien entendu ces deux affaires qui fragilisent encore un peu plus le régime en place ont été vivement démenti, au cours d’une conférence de presse par deux membres du gouvernement, à savoir : les ministres de la Justice et celui des Relations avec le parlement qui ont affirmé à propos de la question relative aux allégations selon lesquelles la Mauritanie aurait perçu 200 millions de dollars contre la remise d’Abdallah Senoussi aux autorités libyennes, que « ce genre de questions ne mérite pas de réponse », s’étonnant du fait « qu’un citoyen mauritanien puisse se faire le relai de propos d’un étranger qui s’évertue à attenter à la dignité du pays et à celle de hommes honorables qui le dirigent. »
Le ministre des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, répondant à une question concernant un soi-disant accord entre la Mauritanie et Aqmi, a souligné que « certains sites d’information ont publié le prétendu document dans son intégralité alors que d’autres se sont contentés d’en publier certains extraits et d’ignorer d’autres. »
Il a ajouté que « l’observateur averti trouvera que ce document se contredit et porte en lui-même les preuves de son inexactitude dès lors qu’il parle d’intention d’accord, de tentative ou de proposition d’accord, comme il fixe la date de cet accord à l’année 2010. Or on sait que la Mauritanie est entrée en confrontation avec l’Aqmi durant les années 2010, 2011 et 2012. Ce qui prouve que cet accord n’a jamais existé. »
Bakari Guèye

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